Reportage sur l’association, réalisé par Marie Beslay et Mathilde Raynal. IEJ 2018
Article du Républicain Lorrain, édition de Sarrebourg – 14 nov. 2018
Sarrebourg : finie la vie de chien, bonjour le bonheur
Dimanche 1er décembre, une quarantaine de chiens roumains arriveront à la SPA de Sarrebourg. Aucun n’ira dans le refuge. Tous ont déjà trouvé une famille grâce à l’association française Remember Me.
Textes et propos recueillis par Émilie JOCHYMEK-SCHAER – 14 nov. 2018 à 12:00
Parlez-nous de votre association qui a pour but de sauver les chiens errants roumains.
Vanessa MANAND, présidente de l’association Remember me : « Notre refuge est situé à Pascani, à sept heures de route de Bucarest et du côté moldave. Il est dirigé par un vétérinaire et il y a trois gardiens rémunérés. Nous recueillons toute l’année environ 400 chiens retrouvés dans la rue. Normalement, si aucune demande n’a lieu pour ces animaux dans les 14 jours, ils sont euthanasiés. Ce qui n’est pas le cas chez nous. Il s’agit d’un refuge privé. Nous l’avons construit pour faire fermer l’établissement public dans lequel il y a des euthanasies. Les chiens sauvés sont alors proposés à l’adoption en France, au Luxembourg, en Belgique et en Roumanie. Ils arrivent par camion dans plusieurs lieux. Sarrebourg est le premier arrêt. Un vétérinaire sanitaire vient contrôler les chiens. »
Que répondez-vous aux gens qui vous disent qu’il y a déjà assez de chiens à adopter en France ?
« Je leur réponds déjà que c’est super s’ils adoptent des chiens en France ! Mais malheureusement, les personnes qui répondent très souvent ça ne font pas la démarche d’adoption eux-mêmes. Les animaux que l’on propose sont très fréquemment des chiens que l’on n’arrive pas à trouver en France comme des chiots. En Roumanie, on en a des tas malheureusement, voués à l’euthanasie. Les familles qui en veulent absolument font tout d’abord une première démarche auprès de refuges français. Mais, ils n’en trouvent que très peu. Pourquoi aller dans un élevage alors qu’à des centaines de kilomètres de chez nous, il y a des chiots qui peuvent être rapatriés et correspondraient aux critères des familles ? Notre objectif n’est absolument pas de remplir les refuges ! Nos chiens sont placés directement dans des foyers. »
Il faut être tout de même patient avec eux, vu le passé de certains ?
« Bien sûr ! Ils ne sont pas issus d’un élevage, éduqués bien au chaud. Ce sont des animaux qui ont grandi au bord des routes, qui ont peut-être connu la maltraitance. Il y en a qui sont plus marqués que d’autres. Les chiots moins. Pour les adultes, nous en avons beaucoup de craintifs. Nous cherchons donc des personnes qui sont spécialisées. C’est pourquoi nous devons parfois refuser des demandes. Il faut beaucoup de patience et d’amour. »
Avec tous les trafics des pays de l’Est, comment être sûr qu’il ne s’agit pas d’une arnaque ?
« Déjà car nous n’avons aucun chien de race. Ils sont tous croisés. Il n’y en a pas deux identiques. Ils sont systématiquement stérilisés à leur arrivée au refuge et ont leurs passeports européens. Ils ont une puce électronique. Ils sont vaccinés contre la rage, les maladies polyvalentes et la toux du chenil. Pour les chiots, nous le faisons dès qu’ils sont en âge. S’ils ne sont pas stérilisés en arrivant en France, nous demandons un chèque de caution de 500 € restitué lorsque nous recevons le certificat vétérinaire de la stérilisation. »
Les chiens peuvent être encore adoptés pour le rapatriement du 1er décembre. Les demandes doivent être faites avant le 25 novembre. http://remembermefrance.forumactif.org/ Contact : Anne-Catherine Barlier : tél. 06 14 04 23 67
Après avoir eu un coup de cœur sur photo et en ayant bien lu le passé de l’animal, il faut tout d’abord remplir un questionnaire d’adoption.
Un bénévole de l’association Remember me vous contacte par téléphone. « On évoque avec l’éventuel adoptant son projet d’adoption. On essaye de comprendre son environnement global. »
Enfin, si votre dossier est validé, il reste tout de même une troisième étape. Un bénévole se charge d’une visite pré-adoption à domicile. « Il s’agit souvent de personnes qui ont déjà adopté un chien ou des familles d’accueil de notre association. Ils viennent sur place pour rencontrer l’adoptant à domicile. »
La demande est acceptée ou refusée.
Quel est le coût ?
Il est de 250€ pour l’adoption d’un animal. Il comprend : 120 € de frais de transport, 20 € pour la déclaration auprès de l’organisme européen, 100 € de frais vétérinaires, 30 € de frais pour les chiens en familles d’accueil et l’entretien du refuge.
Urgence pour chiots et anciens
Avec l’hiver qui approche à grands pas, il y a urgence pour adopter les chiots et les vieux chiens. « En Roumanie, ils sont dans un climat continental. Il fait très froid en hiver avec des pics à -30 degrés », déclare Vanessa Manand. Et la neige s’installe au minimum un mois dans la région. Malgré leurs abris, beaucoup de jeunes et vieux chiens ne survivent pas à cette saison glaciale.